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Les Orcades - Un cimetière picte et viking menacé par les tempêtes de la Mer du Nord

Les tempêtes qui ont frappé l'archipel des Orcades au cours des derniers mois, ont gravement endommagé un cimetière, révélant et éparpillant de nombreux ossements humains. L'urgence est grande car les archéologues pensent que le site pourrait contenir des informations capitales sur la période de transition historique entre les Pictes et les Vikings.

Sur un île tout au nord de l'archipel, les archéologues livrent à présent une course contre la montre pour fouiller complètement l'ancien cimetière de Newark et le préserver. Ce sont des sacs de sable qui font actuellement office de protection contre les éléments. Le site est en effet particulièrement exposé à l'impact des vents du sud-est et le sol, qui retient de grands volumes d'eau de pluie en raison de sa nature argileuse, est sujet aux glissements de terrain.

Pete Higgins, chef de projet principal au Centre de Recherche en Archéologie des Orcades (ORCA) a déclaré: "Le site archéologiquement important de Newark, sur la côte sud-est des Orcades, est constamment menacé par les tempêtes et les énormes vagues de la mer du Nord. La côte à cet endroit est constituée de roche argileuse molle et, avec le cortège continu de mauvaises conditions météorologiques que nous avons connu au cours des derniers mois, le site est constamment menacé de destruction - révélant plus de restes humains à chaque passage de la tempête."

 

200 restes humains déjà mis au jour

Les Orcades - Le cimetière picte et viking est protégé des tempêtes de la Mer du Nord avec des sacs de sable - Photo: ORCA Archeology / swns.comLe danger de voir disparaître à tout jamais le site est réel. Newark abritait un manoir du XVIIème siècle, lui aussi attaqué par l'érosion du littoral. Il y avait également les murs d'une chapelle sur le site du cimetière, mais eux aussi ont été en partie détruits par l'avancée de la mer. "Il s'agit d'un site important qui, sans les mesures d'étayage constant pour lutter contre la mer prises par la communauté locale, les propriétaires fonciers, les bénévoles et les étudiants en Archéologie du Collège Orkney, se serait perdu en quelques années", a précisé Higgins.

L'archéologue s'est attelé à un compte-rendu des travaux déjà réalisés à Newark par le passé, pour tenter de mieux déterminer ce qu'il reste à faire: "Nous savons que le site a été fouillé dans les années 1960 et 1970 par le professeur Brothwell de l'Université de York et que des restes de plus de 200 individus ont été mis au jour pendant cette période. Le cimetière a été utilisé au moins entre 550 et 1450 de notre ère, et bien que son étendue ne soit pas connue, nous pensons qu'elle est vaste.​" Les squelettes retirés du site il y a une cinquantaine d'années, sont conservés pour la majeure partie au Musée d’Histoire naturelle de Londres, et pour l'autre au Musée des Orcades de Kirkwall.

En 2016, c'est une pierre sculptée d'origine picte, de classe 2, qui a été mise au jour et excavée par ORCA, le centre de Recherche. Les pierres pictes de classe 2 sont des pierres de forme plus ou moins rectangulaire avec des symboles sur au moins une face et une grande croix décorée, datant d'une période comprise entre le VIIIème et le IXème siècle.

 

Des pictes aux Vikings

Les chercheurs s'accordent à penser que le cimetière, où les corps sont enterrés sur quatre ou cinq couches archéologiques, pourrait contenir de précieuses informations sur la transition encore mal-connue entre la période picte et l'arrivée des Vikings dans l'archipel.

Les ossements qui sont tombés sur la plage vont être recueillis et déplacés pour être conservés tandis que les ossements exposés dans la roche argileuse resteront là jusqu'à ce qu'une fouille complète du site puisse commencer. En les laissant en place, les archéologues espèrent obtenir une image beaucoup plus complète du cimetière et des rituels funéraires qui s'y sont déroulés.

Une étude, financée par Historic Environment Scotland, est d'ores et déjà en cours pour mieux comprendre le site et les vestiges qui s'y trouvent. "Les travaux de recherche supplémentaires liés au grand projet actuellement entrepris par ORCA permettront d'en apprendre davantage au cours des trois prochaines années", a conclu Pete Higgins. Dans ce cadre, les ossements vont notamment faire l'objet d'une analyse ADN afin de déterminer l'origine de ceux qui ont été enterrés là.

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