IDAVOLL

Les divertissements à l'Âge Viking

Sommaire

Les sports et jeux de plein air

  • Les combats de chevaux
  • La glíma
  • Le knattleikr
  • Le kubb
  • Le ski
  • Le toga honk
  • Le varpa

Les jeux de plateau et d'intérieur

  • Les duels de consommation d'alcool et d'éloquence
  • Le hnútukast 
  • Les jeux de tafl
  • L'alea tabulal

Les jeux d'enfants

Les sports et jeux de plein air

D'après les sources littéraires, les Vikings pratiquaient divers sports, nommés leikar, tels que la course à pied, la natation, le ski mais aussi des jeux de lancer, des jeux de force et de lutte. Les sagas mentionnent plusieurs jeux de balle mais ne définissent pas explicitement leurs règles. 

Olaf tryggvasson aurait été capable, selon la légende, de parcourir son navire de la poupe à la proue en marchant d'une rame à l'autre en pleine manoeuvre (un exploit réitéré en partie par Kirk Douglas, sans doublure, dans le film "Les vikings"). Il est fort probable que les Vikings aient apprécié les jeux qui permettaient de tester leur résistance physique (soulever, jeter des poids), comme leur endurance et leur agilité (escalade, saut...).

Ces jeux de plein air étaient généralement pratiqués au cours de grands rassemblements, à l'occasion de célébrations ou de fêtes, ou bien des rassemblements pour participer spécifiquement à des jeux (leikmót)D'après les témoignages qui nous sont parvenus, les blessures graves ou la mort n'étaient pas rares et la compétition devait être rude. Comme le Grágás (le code de loi islandais de la période médiévale) stipulait clairement qu'un participant pouvait se retirer à tout moment au cours du jeu, le joueur qui poursuivait la compétition se voyait lui-même responsable des blessures involontaires qu'il pouvait subir.

Les combats de chevaux

Les combats de chevaux consistaient à aiguillonner deux étalons pour les amener à se battre l'un contre l'autre jusqu'à ce que l'un d'entre eux soit tué ou s'enfuit. Des juments étaient attachées à proximité pour être en vue des étalons.(saga Reykdæla, Grettis saga, Saga de Njáll le Brûlé).

 

La glíma

La glíma est un sport de lutte dont la tradition a été conservée en Islande. Les combattants s’échangeaient des coups foudroyants, se frappant aussi bien avec les mains qu'avec les pieds, l'objectif étant de faire tomber l’adversaire. Les compétences techniques et l’équilibre l'emportaient sur la force.

La glíma était pratiquée par toutes les classes de la société scandinave, y compris par les femmes. Il existait différentes formes ou variantes, comme par exemple la glíma aquatique impliquant de maintenir son adversaire sous l'eau jusqu'à ce qu'il finisse par abandonner.

 

Le knattleikr 

Le knattleikr (saga de Gísli Súrsson, saga  d' Egill Skalla-Grímssonar ) était un sport probablement similaire au hurling irlandais actuel dont il est peut-être à l'origine.

Les plus anciennes traces écrites au sujet de ce sport remontent au VIIIème siècle.  Il s'agissait d'une forme de soule à crosse, très rapide, qui fut jouée par les Vikings en Irlande et par leurs descendants, les Norvégiens-Gaëls.

La brutalité du jeu a provoqué son interdiction du XVIème au XVIIIème siècle

 

Le kubb 

Le kubb est une combinaison du jeu de quilles, du lancer de fer à cheval et des échecs.

Le mot "Kubb" signifie bloc de bois en dialecte du Gotland (Suède).

Le but est de renverser les blocs en bois de l'adversaire à l’aide de bâtons. Le vainqueur est celui qui parvient le premier, et à la fin seulement, à faucher le roi. Le jeu, qui n’est pas dépourvu de stratégie, est parfois surnommé "jeu d’échecs viking". Les règles peuvent varier d'un pays à l'autre et de région en région. Histoire et règles du jeu dans la vidéo ci-dessous.

 

Le ski

Le ski était pratiqué avant même le début de l'Âge Viking, comme le patinage.

Compte tenu de l'environnement et du climat, avant même d'être un loisir, c'était un moyen pour se déplacer ou partir à la chasse.

Les plus anciens skis au monde qui ont été découverts en Suède et en Norvège datent respectivement d'environ 4500 ans avant J.C. et 3.200 avant J.C. [Liresur Idavoll: Une moisson d'artefacts vikings pour les archéologues des glaciers]

 

Le toga honk

Le toga honk, ou tir à la corde, a pu être pratiqué de différentes manières, debout et même assis, mais les sagas ne donnent pas de détails quant aux règles du jeu. Une variante consistait à remplacer la corde par une peau d'animal et à pimenter le jeu en la plaçant au-dessus d'un feu.

 

 

Le varpa

Le varpa est un jeu d'adresse individuel ou en équipe, semblable au jeu du fer à cheval, qui remonte à l'Âge Viking et qui a survécu sur l'île de Gotland en Suède.

Cela se jouait avec un objet plat et lourd, généralement une pierre plate, appelé "varpa", mais de nos jours, l'aluminium est plus populaire. Un varpa peut peser de 500g à 5kg. Le but du jeu est de lancer le varpa le plus près possible d’un bâton situé à 15m pour les femmes et à 20m pour les hommes.

 

 

Les jeux de plateau et d'intérieur

La broderie pour les femmes, la sculpture ornementale sur bois ou os, la musique, le chant, ou encore la poésie, la narration d'histoires mettant en scène les héros légendaires et les dieux nordiques, ont probablement été autant de divertissements privilégiés lorsque la saison devenait moins clémente pour des activités en extérieur.

Des planches de jeu, des dés et des jeux ont notamment été découverts dans de nombreuses tombes d'hommes et de femmes de l'Âge Viking. Ils ont été fabriqués dans de nombreux matériaux différents, tels que le bois, l'ivoire, l'os, l'ambre, la pierre, le verre ou encore de petits morceaux de métal.

 

 

Les duels de consommation d'alcool et d'éloquence

Cela consistait pour les hommes et les femmes à réciter deux par deux des vers de poésie tout en ingérant des quantités toujours plus importantes de bière et d'hydromel. Les joueurs à la parole ainsi désinhibée s'évertuaient à vanter leurs propres mérites tout en dénigrant et en raillant l'adversaire. 

L'objectif final de cette compétition était de maîtriser les effets de l'alcool et d'imiter au moins la sobriété par son aptitude verbale.

 

Le hnútukast 

Le hnútukast était un jeu probablement pratiqué après avoir fait bombance, consisitant à jeter des reliefs du repas, comme les os par exemple, à d'autres joueurs avec l'intention de les toucher; charge à la partie adverse d'arriver à les éviter.

Ce jeu est seulement décrit dans des sagas traitant de créatures légendaires, ogres, géants (saga de Bárðar Snæfellsáss, saga de Hrôlfs Kraka).

 

Les jeux de dés

De nombreux dés ont été découverts par les archéologues dans les tombes de l'Âge Viking. Ces derniers ont émis l'hypothèse que les anciens scandinaves pourraient avoir jouer à l'alea tabulalun jeu de société gréco-romain généralement considéré comme l'ancêtre direct du backgammon. 

 

 

Pierre runique d'Ockelbo - GS 19 - Montage photo: Idavoll

 

Angleterre - Les 37 pièces d'un jeu viking découvertes à Torksey et le tablier conçu pour la vente aux enchères par Dix Noonan Webb - Photo: DNW

Les jeux de tafl 

Les jeux de tafl ("table/ tablier" en vieux norrois) regroupaient différents jeux aux caractéristiques communes: un plateau de jeu (aussi appelé tablier) de forme carrée, des cases marquées symétriquement, des forces inégales, un principe de prise par encadrement, des objectifs de jeux différents et une pièce particulière: le roi ("hnefi" en vieux norrois, qui a donné son nom au jeu de hnefatafl)

  • Le hnefatafl ("table du roi" en vieux norrois), assez fréquemment cité dans les sources littéraires (Edda poétique, sagas Orkneyinga, Hervarar, Friðþjofs, Ormstunga, Fridthjof...), était le jeu de plateau le plus populaire de l'époque viking, autant prisé par les hommes que par les femmes. Il semble que la pratique de ce jeu était importante au point qu'un désaccord sur la partie en cours pouvait se conclure par de violentes disputes, voire une lutte entre les joueurs.

Si l'archéologie a mis au jour de nombreuses pièces de jeu (des "hunns" en vieux norrois, signifiant littéralement "boutons", soit des pions) et des fragments de tablier de taille variable (de 11 à 13 cases de côté), les règles précises du hnefatafl n'ont jamais été retrouvées et restent méconnues.

Tel qu'il est joué de nos jours, les cases à chaque angle représentent des cases-refuge pour le roi, interdites aux autre pions. Le roi, placé au départ sur la case au centre du tablier figurant sa forteresse, est défendu par une garde constituée de 12 pions blancs. Le camp adverse, celui des assaillants, est constitué de 24 pions noirs.

Le joueur aux pions noirs gagne en capturant le roi si :

  • ils l’encadrent comme un guerrier ennemi (entre deux pions ou avec un seul pion et une case refuge)
  • ils l’entourent sur ses 4 côtés alors qu’il est dans sa forteresse au centre du plateau
  • ils l’entourent sur 3 côtés, le quatrième étant contre une des cases interdites
  • ils forcent le roi à retourner sur la case centrale où il n’a pas le droit de revenir
  • si tous les soldats noirs sont bloqués.

Le joueur aux pions blancs gagne lorsque le roi atteint une des cases-refuge.

 

  • Le tablut originaire de Laponie Suédoise, est la version du jeu de tafl la mieux documentée grâce au naturaliste Carl Linnæus (Carl von Linné), qui en 1732 a reporté les règles de ce jeu et un dessin du tablier dans son journal de voyage. Il se joue sur un tablier de 9×9 cases.

>>> Pour jouer une partie: www.ludoteka.com

 

Le jeu du moulin (kvarn)

C'est l'un des plus vieux et célèbres jeux de société au monde, connu depuis l'Égypte ancienne. Chacun des 2 joueurs possède 9 pions. Le tablier est constitué de 3 carrés imbriqués formant 24 intersections. Le jeu se déroule en trois temps : la pose, le mouvement et le saut.

À tout moment, celui qui réalise un 'moulin', c'est-à-dire l'alignement de 3 de ses pions, peut capturer un pion adverse. Le joueur devra bouger au moins 2 de ses pions du précédent moulin avant de pouvoir le refaire.Un pion de l'adversaire peut aussi être renversé en le capturant entre 2 de ses pions.

  • La pose:  chaque joueur place à tour de rôle un pion de sa couleur, tant qu’il en possède encore, sur une intersection libre.
  • Le mouvement: lorsqu’il n'y n’a plus de pion à poser, chacun leur tour, les joueurs font glisser l’un de leurs pions vers une intersection voisine en suivant les lignes sans possibilité de sauter de case.
  • Le saut: celui qui ne possède plus que 3 pions peut alors se déplacer en sautant où il veut.

Le joueur qui n’a plus que 2 pions ou ne peut plus jouer, perd la partie.

Les jeux d'enfants

Une variété de jouets pour enfants de l'époque, sculptés en bois, ont été retrouvés, tels que des poupées, des chevaux et autres figurines, des petits navires et des armes en bois au gabarit adapté. La saga Viga-Glums relate comment un garçon de 6 ans a remis son petit cheval de bronze à un enfant de 4 ans, en disant qu'il convenait mieux à un enfant plus jeune.

Les enfants ont pu jouer avec des balles de feutre mou formées à partir d'une poignée de fibres de laine mouillées puis pressées et roulées jusqu'à obtenir la forme voulue.

Les sagas mentionnent le fait que les enfants jouent à "faire semblant". Dans le conte islandais Bolla þáttr Bollasonar, Óláfr, âgé de sept ou huit ans, s'est éloigné de la ferme pour "jouer à se construire une maison, comme les enfants le font souvent". Dans la saga de Njáll le Brûlé, deux garçons et une fille jouent à l'intérieur d'une maison, en réagissant sur une affaire de droit conclue lors d'une séance de l'Althing.

La plupart des jeux des enfants consistaient à reproduire une grande partie des activités quotidiennes de leurs aînés pour les préparer à leur vie d'adulte. La découverte de couteaux bien affûtés dans la plupart des tombes d'enfants de l'Âge Viking au Danemark, tend à étayer l'hypothèse selon laquelle l'enfance n'était pas considérée par les Vikings comme un âge de la vie distinct de l'âge adulte.

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